Voici une petite étude menée il y a deux ans, voyons si nos comportements et ceux de nos dirigeants ont changé depuis ce laps de temps.
Les produits biologiques, un ancrage progressif dans la consommation des français :
La consommation des produits biologiques ne cessent de croître durant cette dernière décennie, et surtout depuis ces quelques dernières années. Le soucieux de consommer « propre » et la préservation de l’environnement est au cœur de cette impulsion agroalimentaire. La fidélité des premiers consommateurs bio, c'est à dire une fidélité de plus de 9ans, montre un phénomène croissant sur le monde agroalimentaire français. La gamme de produits biologiques s’agrandissant passant ainsi d’un indice de 5 en 2006 par rapport à un indice de 4,4 par rapport à 2005 ; les consommateurs sont de plus en plus nombreux : 28% des consommateurs acheteurs bio disent en consommer depuis trois ans et moins.
Les consommateurs de produits bio estiment que les produits bio sont sains pour la santé car cultivés sans produits chimiques et de manière naturelle.
Donc, le souci de préserver l’environnement, la volonté de consommer sainement et la non utilisation de produits chimiques sont trois valeurs auxquelles les consommateurs attachent le plus d’importance.
Selon un sondage, 85% des français sont d’accord pour dire que « l’agriculture biologique interdit l’utilisation des OGM », 78% de ces mêmes français affirment que « les produits biologiques transformés ne contiennent ni colorants ni conservateurs, ni arôme de synthèse ».
Dernier point crucial de notre enquête, la connaissance des sigles officiels pour désigner l’agriculture biologique. Le logo AB est qualifié par les consommateurs comme étant le meilleur moyen de reconnaître un produit issu de l’agriculture biologique. Ce sigle est connu par 93% des consommateurs acheteurs.
Les consommateurs acheteurs bio attachent de l’importance à la provenance et au traitement autant des produits transformés que des animaux producteurs, c’est pourquoi ils estiment à 43% normal de payer plus cher un produit issu de l’agriculture biologique que son homologue issu d’une agriculture classique. Un sondage a révélé les produits les plus en vogue chez les « consommateurs verts ».
- les légumes et les fruits
- la volaille
- le bœuf
- le porc
- la charcuterie
- l’agneau
- les fromages
La France sauvegarde la qualité de son agriculture
L’arrêté suspendant la culture du maïs MONSANTO 810, maïs transgénique américain cultivé en France, a été pris par le cabinet du ministère de l’agriculture et de la pêche. Cet arrêt pris par Michel BARNIER a été publié au journal officiel et a été notifié devant la commission européenne. Malgré l’autorisation préalable de la communauté européenne, un pays européen peut, en s’appuyant sur la clause de sauvegarde de l’environnement, interdire la production d’un organisme génétiquement modifié sur son sol. Il faut cependant que ce pays justifie sa décision avec l’aide de conclusions scientifiques. Le Sénat a terminé l’examen du projet de loi soumis sur les cultures OGM. La décision du Sénat va impliquer un remaniement de la directive européenne de 2001 pour permettre la coexistence de la culture OGM et la culture non OGM. (décision du Sénat du 9 février 2008).
Le Bio, une réticence bien française
Les français ne font pas toute confiance à la production d’articles biologiques, qui semblent trop onéreux pour les salaires du vieux continent. Ainsi, d’après un sondage, près de 62% des consommateurs pensent que l’agriculture biologique n’est pas capable de fournir des prix attractifs, et que l’écart entre les produits bio et leurs homologues classiques ne sera jamais resserré. Les français demandent en priorité une agriculture qui permettra à terme d’offrir des produits compétitifs et au plus faible coût. Toujours d’après le même sondage, si 61% déclare être prêt à faire un effort pécuniaire, ils ne sont qu’un petit quart en réalité à autoriser et accepter une hausse des prix de l’ordre de 15%. (Ménages dont le revenu est largement supérieur à la moyenne nationale). La réaction du gouvernement ne se fait pas attendre, et le ministère de l’agriculture tient à répondre aux français sceptiques : « Il ne faut pas rêver. Nous aurons toujours un surcoût dans le bio. Mais en réorganisant la filière et en augmentant la commande publique, à commencer par les cantines de la fonction publique d'État, on peut imaginer réduire de moitié ce surcoût d'ici à 2015». De plus, la réticence des français n’est pas la seule cause de la marginalité de l’agriculture biologique, qui cependant est passé d’un phénomène de mode à un véritable phénomène de consommation. Le problème se situe au niveau de l’offre de produits bio qui restent nettement inférieure à la demande, ce qui a pour conséquence une hausse des importations de ces produits. En effet, 25% des produits bio consommés ont été importés, et en ce qui concerne les fruits et légumes, le bilan est encore plus lourd, car la part de ces importations atteignent 40%. La réponse de Michel BARNIER (Ministre de l’agriculture et de la pêche) est qu’il veut tripler la surface agricole en matière de produits biologiques d’ici à 2012, et qui relance les crédits d’impôts aux agriculteurs réticents à ce mode de production.
Cette enquête a été réalisée il y a moins de 2 ans. D’après vous, les habitudes alimentaires des français face au BIO ont-elles changées ? Laissez vos impressions sur ce blog.