Fin de l'action pour une centaine d'apiculteurs qui ont entrepris, vendredi 6 janvier, d'occuper un centre de la compagnie américaine Monsanto à Monbéqui, en Tarn-et-Garonne, afin d'exiger du gouvernement l'interdiction rapide de la vente et de la culture de maïs génétiquement modifié en France.
Une vingtaine d'apiculteurs, entassés dans une camionnette, se sont introduits sur le site de Monsanto vendredi matin, apportant avec eux deux ruches et des enfumoirs, avant de téléphoner aux responsables du ministère de l'écologie. Les participants demandaient un arrêté "interdisant la vente et la culture du Mon810" et l'interdiction de tous les OGM produisant du nectar ou du pollen susceptibles de polluer le miel.
Ils ont levé le camp après avoir obtenu des rendez-vous aux ministères de l'agriculture et de l'écologie la semaine prochaine, selon Guy Kastler, un des responsables de la Confédération paysanne à l'origine de l'action. Par ailleurs, un représentant du préfet leur a garanti qu'une clause de sauvegarde assurant l'interdiction de vendre et de semer cet OGM serait bien prise, a rapporté le président de l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF), Olivier Belval.
"Le gouvernement s'est engagé au plus haut niveau à ce que l'interdiction de la mise en culture du Monsanto 810 soit maintenue, et notamment pour la prochaine saison des semis", a rappelé pour sa part le ministère de l'écologie. Selon lui, il s'agit avant tout de prendre "une nouvelle clause qui juridiquement ne soit pas attaquable", et elle pourrait être prise "avant la saison des semis, avant fin février".
LE MAÏS OGM MONSANTO N'EST PLUS INTERDIT EN FRANCE
Les apiculteurs réagissaient à l'annulation par le Conseil d'Etat, à l'automne dernier, de la suspension de culture du maïs OGM Monsanto, suspension initialement décidée par le gouvernement en février 2008. La culture de maïs OGM risque de rendre leur miel impropre à la consommation humaine, s'alarment les apiculteurs.
Le président Nicolas Sarkozy a affirmé en novembre que le gouvernement maintenait son "opposition" à la culture du maïs OGM Monsanto 810 sur le territoire français, et la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a promis que la France déposerait une nouvelle clause de sauvegarde avant la prochaine saison de semis, au printemps.
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FILIÈRE MIEL EN PÉRIL
Mais les apiculteurs veulent une décision immédiate du gouvernement, car le maïs pourrait être semé dès février, étant donné les conditions climatiques actuelles. Les apiculteurs font valoir que ces cultures mettent leur filière en péril, car la Cour de justice de l'Union européenne a décrété tout produit contaminé par les OGM "impropres à la consommation humaine", a expliqué André Pruneddu, qui élève des abeilles dans l'Hérault.
Pour Jean Sabench, il y va de la survie de l'apiculture, "déjà en difficulté", mais aussi de celle des abeilles, des pollinisateurs essentiels dont la disparition aurait de lourdes conséquences sur l'environnement et l'agriculture. Le responsable du site Monsanto de Monbéqui, Luc Pélétengeas, s'est insurgé contre cette action, estimant que le dialogue aurait pu se nouer d'une autre manière.