Copenhague, mythe ou réalité d’un réel ultimatum ?

A quelques jours de l’ouverture du sommet climatique tant attendu, certains se posent la question d’un vrai enjeu ou d’une supercherie à multiples promesses sans véritable acte.

Kyoto/Copenhague. C’est dans un contexte politico-économico-social difficile que le prochain sommet de Copenhague doit ouvrir ses portes. En effet, en plus de la question de l’identité nationale, des régionales de 2010, et de la grippe A ; les français sont préoccupés par les enjeux climatiques qui seront développés courant décembre. Cette réunion des principaux chefs d’Etats se veut être dans la lignée du protocole de Kyoto, tout en insistant plus sur les énergies renouvelables. Il faut taper du poing sur la table pour faire bouger les choses : c’est peut être le message que veut développer ce sommet.

Une idée de plan justice-climat. Depuis quelques semaines des initiatives sont pris par le gouvernement et des personnalités politiques. En effet, le plan Borloo est sorti il y a environ 3 semaines. En matière climatique, la France veut réunir autour de la table des négociations du sommet de Copenhague les pays les plus pauvres, ceux qui sont généralement les plus touchés par les problèmes climatiques actuels. Dans un souci d'équité, Borloo a réfléchis durant 1 an et demi un plan justice-climat pour les pays  dits «les plus pauvres et les plus vulnérables». En effet, il faut que tous les pays, enfin tous les représentants des pays actuels soient présents afin de participer à une nouvelle politique climatique mondiale. A Moins de 3 semaines de cette conférence, le plan a été salué par l'ONU, sans toutefois avoir reçu un soutien officiel. Le président de la République française Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont annoncé que "L 'Union Européenne n'acceptera pas un mauvais compromis. Copenhague doit prévoir (Selon eux) des chiffres, des objectifs précis et des règles contraignantes"

Tapage écologiste. Greenpeace en première ligne, les quelques 30 ONG environnementales ont donné le ton ces derniers jours dans les grandes villes françaises. Exemple, hier samedi, les organisations ont commencé leur vacarme à Paris pour se faire entendre du gouvernement. Casserole à la main, un concert cacophonique s’est fait ressentir.

30 000. Un des plus grands événements que le royaume de Danemark va connaître dans son histoire contemporaine. Plus de 30 000 individus sont alors attendus lors de cette conférence climatique. Ce dimanche, des milliers de médias, d’ONG mais également de délégués se pressaient dans le Bella Center pour tout organiser et récupérer leurs accréditations.

Dispositif sécurité. La police danoise a mis en place une toile de sécurité autour du congrès climatique dans le royaume. La mobilisation de la moitié des effectifs de police ainsi que d’une cellule spéciale anti-fauteur de troubles montrent le degré de sécurité du pays pour cette conférence. Mogens Laurisen, le chef des opérations sur place, a déclaré : «nous avons envisagé toutes sortes d’éventualités, y compris les pires car nous nous attendons à des débordements de la part de manifestants enclins à chercher la violence». Plus de 83 millions d’€ ont été débloqués par le Parlement danois pour assurer la lourde tâche de la police du royaume.

Un degré de plus. A forte raison, la police danoise s’est fait une frayeur ce week-end. En raison d’un paquet abandonné aux abords du Bella Center (Siège de la conférence), l’accès au bâtiment a été fermé ainsi que le métro desservant cette station. Après 30 minutes d’immobilisation, le paquet s’est révélé inoffensif. Un premier exercice conditions réelles pour les forces de sécurité en présence.

 Sceptiques contre scientifiques. Aux théories de refroidissements de la planète mises en place par les sceptiques au courant écologique et environnemental ; des climatologues répondent. « Si on prend les données de 1998, l'année la plus chaude, et qu'on les compare avec le mois le plus froid de la décennie suivante, il y aura un refroidissement. Mais sur une tendance plus longue, et même sur les dix dernières années, il y a un réchauffement ». Il faut prendre en considération les activités humaines. Bien entendu le réchauffement de la terre est un effet naturel qui s’est produit de nombreuses fois, mais toujours de manière locale. A notre stade, c’est un phénomène à échelle globale. « Quant à des gens comme Allègre ou Courtillot, je ne leur reproche pas d'être sceptiques, mais de ne pas avoir lu le rapport du GIEC ». Quant aux autres phénomènes mesurés, on se rend compte que les territoires comme le Groenland et l’Antarctique contribuent, et ce de plus en plus, à la hausse du niveau des mers. Les sceptiques inquiètent fortement les scientifiques qui s’interrogent alors. « Mais c'est facile d'être sceptique car c'est dire aux gens: Ne changez pas, continuez à vivre. Les arguments d'autorité d'Allègre, par exemple, sont vides et biaisés ».

Tout s’accélère. Les dérèglements climatiques au jour le jour. Stéphane Hallegatte, chercheur à Météo-France et au Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement (CIRED) pose les bases des impacts immédiats. Pollution des lacs, déforestation, fonte des glaciers, raréfaction de l’eau …. « On pense que le glacier du mont Kilimandjaro disparaîtra dans les vingt-cinq ans. Ce qui suggère que la cause est climatique, c’est qu’en parallèle, il y a la fonte des glaciers des Alpes, des Pyrénées, des Andes ». Nous avons tous rendez vous avec la planète et l’environnement courant décembre.


COPENHAGUE 2009 EN BREF!

Dates : du 07 au 18 Décembre.

Lieu : Bella Center, Copenhague, Danemark.

192 pays rassemblés par l’ONU.

Fixer les objectifs d’ici à 2020 pour les pays développés, et d’ici à 2050 pour toute la communauté